Pu­blished: 2. no­vembre 2022 | Up­dated: 21. mai 2023 Author: An­drea Helten | Re­viewed by An­drea Helten

“Nous avons eu au total 18 in­sé­mi­na­tions ar­ti­fi­ci­elles”

Chris­tiane et moi sommes en­semble de­puis 16 ans main­tenant et vi­vons en par­ten­ariat civil en­re­gistré de­puis 2008, et en tant que couple marié de­puis 2018. Dès le début, il était clair que nous voulions des en­fants. De pré­fé­rence trois. Nous avons vu grandir nos nièces, avec les­quelles nous avons une re­la­tion spé­ciale. Tous les deux, nous nous sommes tou­jours vus comme une fa­mille. D’au­tres cou­ples se dis­pu­tent, mais pour nous, c’é­tait clair : “Rien ne nous sépare”. Ce lien fort a éga­le­ment été res­senti par nos amis et notre fa­mille de­puis le début. Il nous a permis d’être perçus comme un “couple normal”. Nos mères n’a­vaient aucun pro­blème avec notre par­ten­ariat, et pour­tant, le “jour du ma­riage”, la phrase que nous avons en­tendue était : “C’est juste dom­mage que nous n’au­rons pro­ba­blement pas de pe­tits-en­fants à ce mo­ment-là.”

“Avec quel homme vou­lons-nous être par­ents ?”

Nous avons beau­coup ré­fléchi à nos op­tions en tant que couple ho­mo­se­xuel lors­qu’il s’a­gis­sait d’a­voir des en­fants — y com­pris, par ex­emple, à la ques­tion : “Avec quel homme vou­lons-nous être par­ents ?” Nous ne voulions pas de­mander à un ami ho­mo­se­xuel d’être le père bio­lo­gique de notre en­fant. Cela sem­blait trop com­pliqué. Nous avons donc dé­cidé que nous voulions être par­ents nous-mêmes, sans droits d’en­re­gis­tre­ment du père. J’a­vais 33 ans à l’é­poque et Chris­tiane 46 ans — trop vi­eille pour l’ad­op­tion. La seule op­tion était donc le don de sperme. Comme je suis la plus jeune d’entre nous, je de­vais porter l’en­fant.

Con­seils pour avoir un en­fant en tant que couple ho­mo­se­xuel

Au­jour­d’hui, le trai­te­ment par don de sperme peut éga­le­ment être ef­fectué pour les cou­ples de même sexe, mais en 2009, c’é­tait dif­fé­rent et une zone grise ju­ri­dique. L’assu­rance maladie ne pa­yait rien, car pour re­ce­voir des sub­ven­tions pour l’in­sé­mi­na­tion ar­ti­fi­ci­elle, nous au­rions dû prouver pour­quoi la gross­esse n’é­tait pas pos­sible na­tu­rel­le­ment. Dans notre cas, il s’a­gis­sait donc d’une mau­vaise blague !

En­suite, lors d’un ate­lier sur le thème du “désir d’en­fant” au Centre des femmes, nous avons ren­contré une mère cé­li­ba­taire qui était enceinte à l’é­poque. Elle nous a donné de pré­cieux con­seils et in­for­ma­tions.

J’ai dû faire moi-même l’in­ser­tion du sperme.

Nous avons trouvé une cli­nique al­le­mande et une banque de sperme lo­cale. C’é­tait au prin­temps 2009. Tout sem­blait fa­cile. Nous ne sa­vons rien du don­neur, si ce n’est qu’il vit en Eu­rope. Même le groupe san­guin n’é­tait pas connu.

La pro­cé­dure a été no­ta­riée. J’ai dû faire la der­nière étape de l’in­sé­mi­na­tion - l’in­ser­tion du sperme — moi-même. Après en­viron deux se­maines, on m’a dit que cela n’a­vait pas marché. C’é­tait dé­ce­vant, mais nous n’a­vons pas ab­an­donné.

J’ai com­mencé un trai­te­ment hor­monal. Cela a semblé fon­c­tionner — et après la deu­xième in­sé­mi­na­tion, nous avons dé­cou­vert que j’é­tais enceinte ! Mais peu après, j’ai fait une fausse couche. Après une mer­veil­leuse nou­velle, nous avons sou­dain dû faire face à tant de dé­cep­tion. Ce n’é­tait pas fa­cile, d’au­tant que le mé­decin nous avait con­seillé de faire une pause de trois mois après la fausse couche.

Le pire mo­ment

L’at­tente a été ter­rible. Mais nous avons ré­ussi — et l’in­sé­mi­na­tion sui­vante a suivi. Et la sui­vante. Et la sui­vante. Tou­jours sans succès. Une grande partie de notre mé­moire est floue, mais je me sou­viens en­core du pire mo­ment. Je ne me rap­pelle pas au­jour­d’hui com­bien de ten­ta­tives il y a eu. Je le sais seu­le­ment : J’é­tais seule à la maison — Chris­tiane était en voyage d’af­faires — quand le té­lé­phone a sonné. Je sa­vais que cet appel ve­nait de la cli­nique et qu’ils al­laient me dire si cela avait marché ou non cette fois-ci. J’ai répondu au té­lé­phone et j’ai ap­pris que cette ten­ta­tive avait éga­le­ment échoué. C’est alors que j’ai fait quelque chose que je n’a­vais ja­mais fait au­pa­ra­vant et que je n’ai plus ja­mais fait par la suite : J’ai cherché et trouvé un vieux pa­quet de ci­ga­rettes dans un ti­roir. Et j’ai trouvé de l’al­cool. Puis je me suis soûlé et j’ai fumé une ci­ga­rette après l’autre. C’é­tait ter­rible.

Lesbisches Paar

Notre foi nous a donné beau­coup de force

J’ai eu exac­te­ment 16 in­sé­mi­na­tions in­fruc­tueuses au total. C’é­tait un par­cours sans fin. Avec le recul, nous sommes étonnés d’a­voir pu tra­verser cette pé­riode épui­sante. Je pense que notre foi nous a donné beau­coup de force. Mais aussi la re­la­tion so­lide comme le roc entre Chris­tiane et moi. Cela m’a ap­porté un tel sou­tien de sa­voir que j’a­vais la bonne par­ten­aire à mes côtés. Mais nos fa­milles nous ont éga­le­ment donné de la force.

Et pour­tant, Chris­tiane et moi avions par­fois des points de vue dif­fér­ents. Car, bien sûr, il y avait aussi la charge fi­nan­cière. J’au­rais bien em­prunté de l’ar­gent à des amis pour faire de nou­velles ten­ta­tives, mais Chris­tiane m’a freiné. Nous avons dû nous fixer un point final : Nous avons dé­cidé que d’ici à ce que Chris­tiane ait 50 ans, nous ar­rêter­ions d’­es­sayer.

Der­nière ten­ta­tive : ICSI

À la fin de 2012, Chris­tiane avait 49 ans. Nous avons fi­na­le­ment dé­cidé, après ces 16 ten­ta­tives, de re­courir à l’ICSI. Pour­quoi n’a­vons-nous pas pris cette dé­cision avant ? Nous ne le sa­vons pas. Il y avait bien sûr des rai­sons fi­nan­cières, car ce trai­te­ment est beau­coup plus cher. Pen­dant l’ICSI, nous avons ap­pris que sur les neuf ovules que j’a­vais ré­cup­érés, seuls deux étaient de bonne qua­lité. Ré­tro­s­pec­ti­ve­ment, cela ex­plique pour­quoi les in­sé­mi­na­tions n’ont pas ré­ussi.

Deux jours après le pré­lè­ve­ment, les ovules fé­condés ont été ré­in­jectés. Le 22 oc­tobre 2012, nous avons enfin reçu l’appel que nous at­ten­dions de­puis trois ans : “Vous êtes enceinte !”.

Ultraschallbild

La gross­esse, un pur bon­heur

Je me sou­viens du sen­ti­ment for­mi­dable res­senti pen­dant la gross­esse : Sa­voir que notre pre­mier qua­dru­plet était en moi ! J’ai sa­vouré chaque in­stant. L’­ac­couch­e­ment, par contre, a été très épui­sant et a duré 30 heures. Puis, le 3 juillet 2013, Paul est venu au monde. L’en­fant que nous avions at­tendu si long­temps ! Nous ne pou­vions plus nous passer de lui.

Deux ans après la nais­sance de Paul, nous avons dé­cidé d’a­voir un deu­xième en­fant. Et cette fois, ça a marché tout de suite. Nous avons uti­lisé le même sperme de don­neur pour l’ICSI que pour Paul — ce qui nous a semblé pra­tique, car ainsi les deux en­fants pour­ront ren­con­trer leur père en­semble plus tard, s’ils le so­u­hai­tent.

Un autre mo­ment émou­vant me vient à l’e­sprit à ce stade : Le jour de l’in­jec­tion de l’o­vule fé­condé, nous n’a­vions pas de baby-sitter pour Paulus, qui avait alors un an et demi. Je l’ai donc tout sim­ple­ment em­mené avec moi. Le fait que Paul puisse re­garder com­ment sa pe­tite sœur était à l’in­té­rieur de moi sous la forme d’un ovule était d’une be­auté in­de­scrip­tible !

Des noms bi­bli­ques

Notre fille est donc née en 2015. Et elle aussi, tout comme son frère, porte un nom bi­blique : Ra­chel. Le so­u­hait de Chris­tiane était de choisir des noms bi­bli­ques. Au début, je ne pen­sais pas que c’é­tait une bonne idée, mais quand j’ai vu com­bien de mes pro­po­si­tions de noms étaient bi­bli­ques, je me suis dit : “Je sup­pose qu’Il m’a guidée là !”.

“Papa vit en Eu­rope”

Au­jour­d’hui, nous sommes une fa­mille très heu­reuse, to­ta­le­ment nor­male. Paul, qui a huit ans, de­mande sou­vent des nou­velles de son papa. Alors nous lui répon­dons : “Tu as un papa, il ne vit pas avec nous, mais il vit en Eu­rope. Il est sa­tis­fait de cela. Quand on lui de­mande à l’é­cole qui est l’autre femme à côté de moi, il répond tout na­tu­rel­le­ment : “Eh bien, c’est mon autre maman.”

Avec le recul, nous au­rions bien sûr so­u­haité que notre par­cours de ma­te­r­nité soit plus court et moins stres­sant. Nous au­rions cer­tai­ne­ment eu be­soin d’un sou­tien fi­nan­cier. Il est dom­mage qu’il soit si dif­fi­cile pour les cou­ples ho­mo­se­xuels de de­venir par­ents et que nous ayons dû faire des dé­penses aussi im­menses — juste à cause du fer­vent désir de fonder une fa­mille.

Chris­tiane a ad­opté les deux en­fants au cas où il m’ar­ri­verait quelque chose. Le mo­ment où nous avons quitté le pa­lais de ju­s­tice et achevé les ad­op­tions a été ma­gique. Il y a tel­lement de mo­ments ma­gi­ques, il suffit de les saisir.

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